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Vue du château d’Amboise depuis la rive nord du fleuve ligérien. Du pont du maréchal Leclerc, il est possible de descendre sur l’île d’Or où une statue colossale en bronze de Léonard de Vinci (sous la figure d’un dieu antique) fait face au château et la chapelle Saint-Hubert où il repose. Photo © François Collombet
A gauche du château royal d’Amboise, la chapelle Saint-Hubert, joyau des XVe et XIXe siècles abritant la tombe de Léonard de Vinci. Le grand chantier de restauration de la chapelle s’achèvera le 16 juin 2024. Photo © François Collombet

Le château royal d’Amboise abrite la sépulture de Léonard de Vinci. C’est aussi le château de la première Renaissance, le premier à avoir instaurer un art de vivre.

Regardez ce château ! N’est-ce pas un formidable palais qui tombe à pic sur la Loire ? Campé sur son rocher entre la Loire au nord et l’Amasse au sud (recouverte aujourd’hui), cette forteresse offre l’une des plus belles vues sur toute la vallée. De la terrasse, il est possible d’apercevoir, au sud-est, le Clos Lucé, la dernière demeure de Léonard de Vinci. Du château d’Amboise, construit par Charles VIII et Louis XII, seul subsiste un cinquième des bâtiments originels. On y pénètre grâce à un ancien passage voûté défendu à l’origine par un premier pont-levis et une herse ; galerie aujourd’hui ornée des blasons des propriétaires successifs depuis le XIe siècle. Elle débouche sur la terrasse entourée de bâtiments du temps de Charles VIII avec des jardins en pente douce et deux tours cavalières aux dimensions impressionnantes (au nord, la tour des Minimes et au sud, la tour Heurtault).

Château d’Amboise, façade nord (donnant sur la Loire) de l’aile Charles VIII avec à gauche, la massive tour cavalière des Minimes (Photo FC)
Dominant à 40 m au-dessus de la Loire, la tour des Minimes. A son sommet, on y avait installé en 1843, un salon panoramique qui accueillit le Prince-Président Louis Napoléon Bonaparte (1808-1873) venu le 16 octobre 1852 signifier la libération de l’Emir Abd el-Kader. Une rampe en forme d’hélice permettait aux chevaux de rejoindre les terrasses du château depuis la ville. (Photo FC)
Entrée de l’autre tour cavalière, la tour Heurtault en regard avec, en suspend au-dessus des remparts, la chapelle Saint-Hubert (Photo FC)
Du haut de la tour Heurtault. C’est par cette autre tour cavalière que l’empereur Charles-Quint fit son entrée en décembre 1539 à l’invitation de François 1er. A son passage, une torche enflamme une tenture murale. Sorti indemne de l’accident, l’Empereur poursuit sa route en direction des Flandres (Photo FC)

L’étonnante histoire de cette chapelle Saint-Hubert qui abrite la sépulture de Léonard de Vinci

Mais ce qui stupéfie le visiteur en arrivant sur l’immense terrasse du château, c’est la chapelle Saint-Hubert où repose Léonard de Vinci (depuis la fin du XIXe siècle), un chef d’œuvre de l’art gothique flamboyant dû aux maitres artisans flamands du XVe siècle. Si aujourd’hui cette ancienne « chapelle du roi » est isolée, comme accrochée au rempart dans un équilibre vertigineux au-dessus de la ville, elle ne l’était pas du temps de Léonard. Elle se trouvait en partie masquée par d’autres constructions, coincée entre le logis royal du Donjon (le château), sur deux niveaux et le logis des Sept Vertus. Elle fut la chapelle privée des rois de France à la Renaissance. Au niveau inférieur (l’emplacement existe encore) se trouvait un ancien oratoire, la « chapelle du Sépulcre » où Louis XI, très pieux, venait y prier. La chapelle haute (devenue la chapelle Saint Hubert) est l’élément architectural emblématique du château royal d’Amboise. Elle est due au fils de Louis XI, Charles VIII dans les années 1490. Et quel étonnement ! Elle est encore dotée d’éléments de confort comme cette double cheminée visant à réchauffer l’édifice. Mais pour bien comprendre la chapelle d’aujourd’hui, faut-il imaginer qu’à l’emplacement du tympan (un ajout du XIXe siècle), existait un vitrail installé à la Restauration. Il comblait le vide d’une tribune ouverte sur la chapelle et donnant accès au logis royal.

Château d’Amboise, terrasse devant la chapelle Saint-Hubert. On y voit la pièce de charpente de l’abside réalisée par l’association Charpentiers sans Frontières. A droite, en provisoire, les loges d’artisans pour la valorisation des métiers du patrimoine auprès notamment d’un public scolaire et étudiant. Durant toute la durée du chantier, ces loges accueillent les artisans des différents corps de métiers : tailleurs de pierre, ornementistes, vitraillistes, charpentiers… (Photo FC)
Chapelle Saint-Hubert, château d’Amboise. Dédiée à Saint Hubert, patron des chasseurs, elle est bâtie en 1493, sur les fondations de l’ancien oratoire érigé par Louis XI. Elle est de style gothique flamboyant et doit sa notoriété à la présence de la sépulture de Léonard de Vinci, mort à Amboise le 2 mai 1519 (Photo FC)
Si la flèche de la chapelle saint-Hubert a un décor de bois de cerf en dédicace à Saint Hubert, sur le linteau extérieur, est représentée la conversion de Saint Hubert (fin du XVe siècle), avec un cerf surmonté d’une croix (Photo FC)
Sculpture de dentelle de pierre dans la chapelle Saint-Hubert du Château d’Amboise, véritable bijou d’architecture gothique en tuffeau. C’est un ouvrage d’une très rare finesse pour un édifice royal d’aussi petite taille précise Étienne Barthélémy, architecte en chef des Monuments historiques (Photo FC)
Autel à l’intérieur de la chapelle Saint-Hubert dans un décor de noël (Photo FC)

Mais que vient faire Saint-Hubert dans cette chapelle ?

En fait, le nom qui lui fut donner fait référence au décor sculpté du linteau extérieur au-dessus du portail de la chapelle. Il date de 1495-1496. On y voit Saint Antoine d’Alexandrie en ermite, Saint Christophe portant Jésus et surtout, au centre, la conversion de Saint Hubert agenouillé devant un cerf surmonté d’une croix. Au-dessus, est représenté une scène où figurent Charles VIII et Anne de Bretagne.

L’arrivée de Léonard de Vinci à Amboise

À la mort de son protecteur Julien de Médicis en mars 1516, Léonard de Vinci répond à l’invitation du roi de France et rejoint Amboise. Malgré une paralysie de la main droite, il amène avec lui trois de ses œuvres qu’il tient absolument à terminer : « La Joconde », « Saint-Jean-Baptiste », « La Vierge, l’Enfant Jésus et Sainte-Anne » (trois chefs-d’œuvre aujourd’hui exposés au musée du Louvre). Il arrive à Amboise par voie fluviale, le 29 octobre 1516, après un périple depuis Milan de plusieurs semaines. Mais le manoir du Cloux (le Clos Lucé) que lui destine François 1er n’est pas tout à fait prêt. Le roi va donc l’accueillir au château royal. Sans doute Léonard a-t-il aperçu à l’approche du château, le décor d’azur et d’or du garde-corps en fer forgé bordant l’étroit balcon suspendu au-dessus de la Loire. Il pénètre ce jour-là dans un château médiéval côtoyant des édifices beaucoup plus récents datant de Charles VIII. Amboise est à cette époque un chantier permanent comme cette aile en retour d’équerre sur le bâtiment nord. Il s’agissait alors de le surélever pour y installer un logis pour la reine. Plus besoin de fossés défensifs, l’un d’eux a même été transformé en jeu de paume (un lieu qui fut fatal à Charles VIII). Il est donc reçu en tant qu’hôte prestigieux dans la grande salle voûtée à colonnes, de tradition médiévale. Mais ce qui est nouveau (une amorce de la Renaissance), c’est cette possibilité d’accéder au balcon par des portes-fenêtres offrant une vue spectaculaire sur la Loire.

Pour gagner le Cos Lucé par la porte des Lions à l’est du promontoire, dix bonnes minutes suffisent pour celui qui vient d’être nommé Premier peintre, ingénieur et architecte du roi avec une pension annuelle de 700 écus.

Dessin de Léonard de VInci représentant le château d’Amboise (Royal coll. Trust (RCIM 912 727)

Léonard de Vinci, en son manoir du Clos Lucé

Du rempart Saint-Hubert, près de la tour Heurtault, on aperçoit le Clos Lucé, à 500 m du château d’Amboise ; vaste édifice en briques rouges, au milieu de pins centenaires et de cyprès d’Italie (Photo FC)
Le Clos Lucé, 800 ans d’Histoire dont 3 années transcendées par la présence de Léonard de Vinci (Photo FC)
L’atelier reconstitué de Léonard de Vinci au Clos Lucé situé au rez-de-chaussée et s’étendant sur 3 pièces. (Photos FC)

Nul être ne va au néant

Léonard de Vinci s’éteignit à 67 ans en son manoir du Cloux, le 2 mai 1519. II avait reçu l’extrême onction. Son testament avait été rédigé. II donnait ses manuscrits et ses instruments à son élève préféré, Francesco Melzi, le dépositaire du testament. Un incroyable legs de près de 50 000 documents, carnets originaux dont les célèbres feuillets d’anatomie humaine (beaucoup étaient cryptés). Quant à ses biens et sa vigne, ils allèrent à ses serviteurs, son terrain à ses frères jusqu’à sa servante Mathurine* qui ne fut pas oubliée. Sa dépouille fut porté au château royal dans la collégiale Saint-Florentin. Le cortège était composé de chanoines, prêtres et religieux escortés par soixante pauvres portant des torches. Son corps fut mis en terre au sein même de la collégiale mais sans le faste et sans la solennité réservés habituellement aux plus grands génies.

*Mathurine était sa cuisinière et Léonard était végétarien.

La Mort de Léonard de Vinci de François-Guillaume Ménageot. Ce tableau (propriété de la ville d’Amboise) a été commandé à l’artiste en 1781 par Louis XVI. Mais cette légende que Léonard de Vinci rendit son dernier soupir dans les bras du roi François Ier est totalement fausse. Ce 2 mai 1519, jour de la mort de Léonard de Vinci, François 1er était à Saint-Germain-en-Laye, aux côtés de la Reine qui était en train d’accoucher. À l’annonce de sa disparition, François 1er se serait effondré de chagrin. Benvenuto Cellini (1500-1571) rapporte les propos du roi à son sujet qui « disait [même] que Léonard […] était, [du fait de ses connaissances inégalées], un très grand philosophe. » (Photo FC)

Pour Léonard de Vinci, une première sépulture, la collégiale Saint-Florentin

Ce fut pourtant un privilège que lui accorda François 1er d’être inhumé à cet endroit, dans la collégiale Saint-Florentin (XIe siècle) située dans l’enceinte du château (entre la tour des Minimes et la tour Heurtault), une église romane dont Louis XI avait interdit l’accès aux habitants d’Amboise lorsqu’il séjournait au château. Sa dépouille y resta jusqu’en 1802. La collégiale trop couteuse à restaurer (comme beaucoup d’autre bâtiments du château) fut détruite par le propriétaire d’alors (le sénateur Roger Ducos, comte de l’Empire*). Ce n’est qu’en 1863, lorsque l’opinion retrouva un intérêt pour la Renaissance qu’on entreprit des fouilles. Furent alors découverts un caveau contenant des fragments de dalle et une inscription : EO-AR-DUS-VINC et des médailles françaises et italiennes du début du règne de François 1er . Surtout, on exhuma un squelette. Sa haute stature correspond à celle de Léonard de Vinci. D’après des témoins de l’époque, Léonard mesurait environ 1 mètre 77. Autre détail, il avait le bras droit replié sous la tête. On sait qu’à la fin de sa vie, il était paralysé du bras droit. Ses restes furent transféré dans la chapelle Saint-Hubert. en 1873.

*On lui doit aussi la destruction des bâtiments en ruine (le logis des Sept-Vertus et des bâtiments attenant) ou inutiles. Il fait notamment abattre l’aile Henri II et la maison canoniale. Le jardin est également remanié.

Plan du château royal d’Amboise. En noir, ce qui a été préservé, en rouge ce qui a été détruit au XIXe siècle.

Est-ce vraiment le corps de Léonard de Vinci ?

Depuis 2014, une équipe de chercheurs internationaux tente d’authentifier les ossements d’abord en cherchant dans le corps des substances que contiennent les peintures et les colorants de l’époque (plomb, arsenic, mercure…). Un groupe de scientifique s’est donc formé réunissant des experts en histoire, anthropologie, généalogie et microbiologie. Le but est de comparer l’ADN qui pourrait se trouver dans le crâne retrouvé au XIXe siècle. A défaut de postérité (Léonard n’eut pas d’enfant tout au moins connu), on cherche dans l’ADN de la descendance de sa fratrie en s’inspirant de ce qui avait pu être fait pour retrouver les corps de Richard III d’Angleterre ou de Miguel de Cervantès.

Sépulture de Léonard de Vinci (1452-1519) dans la chapelle Saint-Hubert (Photo FC)
Evelyne Thomas, historienne du château royal d’Amboise, partage la certitude du chercheur au ministère de la culture, Alain Prévet : pas de doute, le corps qui se trouve enseveli dans la chapelle Saint-Hubert est bien celui de Léonard de Vinci. Image (page 37) tirée d’une des récentes publications d’Alain Prévet : “La sépulture de Léonard à Amboise” dans “La mort de Léonard : naissance d’un mythe” (sous la direction de Gennaro Toscano) Photo FC

Franco Zeffirelli, l’un des 35 descendants retrouvés de Léonard de Vinci

Si Léonard de Vinci n’eut pas d’enfant connu, il n’était pas le seul enfant de son père Piero. Alessandro Vezzosi, directeur du Museo Ideale Leonardo da Vinci, a, grâce à la généalogie, retrouvé en 2016, 35 descendants vivants de Piero da Vinci*, mais a réussi aussi à identifier des sépultures notamment dans le monastère florentin la Badia Fiorentina (église Santa Maria Assuntanella) à Florence. La famille de Léonard selon Jean-Paul Fritz sur le site de l’Obs, comprenait quatre belles-mères et 23 demi-frères et demi-sœurs et leurs enfants. La plupart furent enterrés dans la Badia

*Parmi ces 35 descendants, le célèbre réalisateur et producteur italien, Franco Zeffirelli né le 12 février 1923 à Florence et mort le 15 juin 2019 à Rome.

Léonard de Vinci chez lui, au Clos Lucé (Amboise, vallée de la Loire) – Dico du patrimoine (dico-du-patrimoine.fr)

Chapelle Saint-Hubert, automne 2021-automne 2023, deux ans pour la restaurer

Après le départ des rois (seconde partie du règne de François 1er), le château reste propriété royale. Le manque d’entretien, un important incendie sous la Révolution et les destructions orchestrées par les propriétaires successifs (notamment sous le Second Empire) ont fini par isoler la chapelle très dégradée, du reste des bâtiments. Va alors être entrepris un vaste programme de travaux d’abord sous le règne de Louis-Philippe, puis, entre 1874-1878, à la demande de Philippe d’Orléans, son petit-fils et premier Comte de Paris. La chapelle se transforme avec l’ajout d’une flèche redécorée dans le style néogothique. D’ailleurs, regardez bien ne vous rappelle-t-elle pas celle de Notre-Dame-de-Paris, dessinée par Eugène Viollet-le-Duc. Les vitraux qui y sont posés sont de la manufacture de Sèvres (dessinés pour certains par ce même Viollet-le-Duc) sans compter de superbes plomberies réhaussées d’or. Mais la Seconde Guerre mondiale fut sans pitié pour la chapelle. Les combats sur la Loire touchèrent le château soufflant les vitraux (remplacé aujourd’hui par des vitraux signés Max Ingrand, illustrant un épisode de la vie de Louis IX, Saint Louis) et détruisant une partie du transept ouest de la chapelle.

Marc Métay, directeur du château royal d’Amboise est aussi secrétaire général de la Fondation Saint-Louis (propriétaire du château), devant la chapelle Saint-Hubert. Il est le promoteur de ce chantier pédagogique, ouvert au public pour montrer l’excellence des métiers d’art des artisans qui vont se succéder jusqu’en 2023. (Photo FC)

Quant à l’automne 2023, sonnera pour la première fois la cloche Hildebrandt

Le chantier de restauration qui a commencé en septembre 2021 est gigantesque. On va procéder à la dépose de la flèche, de la charpente*, de la couverture de plomb et des vitraux. Pour les besoins du chantier, une vingtaine de chênes ont été prélevés dans la forêt d’Amboise sur l’ancien domaine de Chanteloup. Incroyable ! Il existait bien une cloche au cœur de la charpente installée depuis près de 150 ans. Pourtant elle n’a jamais été suspendue à son joug. Eh oui, une grossière erreur du charpentier de l’époque ! En 2023, elle sonnera le renouveau de Saint-Hubert. Mais ce qui sans doute surprendra le plus est le moment où va être dévoilée la couverture de plomb entièrement refaite. Elle sera réhaussée par la restitution des dorures originelles du XIXe siècle reprenant place sur la partie sommitale de la flèche.

Enfin, tout au long de la restauration de cette chapelle, le château royal d’Amboise se transforme en chantier-école à vocation pédagogique pour un public scolaire et étudiants. Le ministère de la Culture a ainsi initié l’opération : Une école, un chantier… des métiers.

*La nouvelle charpente est l’œuvre de l’association Charpentiers sans Frontières.

Chapelle Saint-Hubert. Le chantier ne fait que commencer par l’installation de l’échafaudage qui atteindra la terrasse du château d’ici Noël, et couvrira intégralement la chapelle Saint-Hubert mi-février 2022 (Photo FC).

Cette forteresse d’Amboise devenue symbole d’un art de vivre

Cœur du pouvoir royal à la Renaissance, ce château fut le lieu de résidence ou de séjours de tous les rois Valois et Bourbons. Il fut le théâtre de nombreux événements politiques du royaume : naissances, baptêmes, mariages princiers, conjurations et édits de paix. Cette redoutable forteresse assure la sécurité de la famille royale. En l’absence du couple royal, elle abrite le « jardin d’enfance des rois de France » : Charles VIII y naquit, François 1er, sa sœur Marguerite d’Angoulême et les enfants d’Henri II et Catherine de Médicis y furent élevés. Oui, ce château est chargé d’Histoire ! Mais, patience ! Amboise a tant de choses à raconter. Remontons dans le temps et commençons par la farce avant d’aborder les drames.

En prison, les perroquets et les pies !

À la fin du XVe siècle, la guerre de Cent Ans est achevée. Louis XI, roi aussi autoritaire (voir le donjon de Loches) que pieux, a une passion : les oiseaux chanteurs qu’il laisse voler en liberté dans ses appartements. II fait installer à Amboise une volière où, dit-on, il « embastilla » les pies et les perroquets parisiens qui avaient appris à crier à son passage : « Péronne ! Péronne !», le souvenir douloureux du guet-apens que Charles le Téméraire lui avait tendu. Quand Charles VIII lui succède, il s’installe à Amboise et amène avec lui ses léopards de chasse, sa chienne préférée et ses marmottes. Anne de Bretagne, la reine, vint accompagnée de ses petits oiseaux « étranges » dressés pour prendre mouches et moustiques. Des jeux bien innocents … sauf qu’en 1493, à 16 ans, elle fit donner des ânes vivants aux lions, dans les fossés d’Amboise.

Enfants rois

La raison d’État avait marié Charles VIII à Anne de Bretagne, l’héritière du duché de Bretagne, que l’on rattachait ainsi au royaume de France. Anne avait 14 ans. Très vite, elle apprend le grec et le latin et fait entrer les arts et les lettres au château d’Amboise. L’atmosphère devient même dissipée et insolente. On chante beaucoup, on plaisante, on joue dans les couloirs au point de choquer certains visiteurs de marque.

Un certain “art de vivrequi nait au château d’Amboise

A eux deux, ils créeront ce qu’on appellera plus tard « un art de vivre », De retour en France, après la campagne d’Italie, Charles VIII ne quitte plus Amboise, où il mène avec la reine une vie de cour brillante. Bien qu’on le décrive laid, lippu et à la barbe rousse, il est intelligent et cultivé. Anne l’aime d’un amour possessif et jaloux. Elle est devenue son alliée, son conseiller, et le château s’est métamorphosé. Elle a encouragé le roi à reconstruire cette vieille et lugubre forteresse. Maintenant, deux logis de style flamboyant prolongent les bâtiments légués par Louis XI : l’un d’eux, le logis des Sept Vertus, aujourd’hui disparu*, abrite les appartements royaux où Anne, soucieuse d’hygiène, a fait installer des salles de bains ; l’autre est le logis du roi. Chaque bâtiment est prolongé par une tour : côté Loire, la tour des Minimes et côté sud, la tour Heurtault.

*Ce logis des Sept Vertus doit son nom à un décor de statues en terre cuite représentant les figures des Vertus. En fait, révèle Evelyne Thomas, historienne du château d’Amboise, que ce logis des Sept Vertus n’était pas exclusivement celui de la reine. Au troisième niveau (accessible par une rampe cavalière), se trouvaient deux logis royaux dont également celui du roi, doté d’une chambre et d’une garde-robe. Les deux étant séparés par une salle commune (la salle du milieu). Une disposition exceptionnelle pour l’époque !

Château d’Amboise, Grande Salle ou Salle du Conseil, lieu des audiences solennelles et des fêtes. Cette Grande Salle est l’une des premières de ces dimensions. On voit le trône orné d’un dais fleurdelisé et de chaque côté, de grandes chayères, bancs à dossier ornés de plis de serviette de style gothique (Photo FC)
Dans la Grande Salle, les piliers centraux sont décorés de fleurs de lys et de mouchetures d’hermines, emblèmes du royaume de France et du duché de Bretagne (Photo FC)
Le Promenoir des Gardes. Cette galerie ouverte permettait d’observer la navigation sur la Loire et le franchissement du fleuve (Photo FC)

Huit ans de travaux

On travailla jour et nuit à la lumière des torches, dans le rougeoiement des braseros et en dégelant en hiver les pierres « pour faire besogner les maçons », Commynes précise que le domaine d’Amboise, à lui seul, rapportait au roi une rente annuelle équivalant à 150000 € et la taille, à plus de 380000 €. Une partie de cette fortune servit, selon le chroniqueur, à reconstruire « le plus grand édifice jamais construit par un roi depuis cent ans ».

La Renaissance dans ses bagages

De ses campagnes italiennes, le roi rapporta dans ses bagage l’héritage de la Renaissance. Outre l’énorme butin destiné à la décoration d’Amboise, vingt-deux artisans italiens arrivèrent sur les bords de la Loire : tailleurs, orfèvres, peintres, tapissiers, l’architecte Fra Giocondo, les sculpteurs Guido Mazzoni et Jérôme Pacherot. Malheureusement, les travaux étaient trop avancés pour modifier profondément l’architecture du château. II fit néanmoins dessiner, sur la terrasse dominant la Loire, de somptueux jardins à l’italienne.

Dans le parc du château royal d’Amboise de nouveaux jardins apparaissent à la Renaissance confiés à un religieux napolitain, Dom Pacello da Mercogliano. Aujourd’hui, près de la seconde tour cavalière, la tour Heurtault, des topiaires de buis s’épanouissent face au logis royal (Photo FC)

Drame dans les fossés du château

En cette journée tragique du 7 avril1498, le printemps éclate partout. Les sabots de la reine résonnent dans les couloirs du palais. Elle boite de naissance, et essaie de suivre le roi, impatient de rejoindre la partie de jeu de paume qui se déroule dans les fossés du château. C’est un jeu très populaire à l’époque ; ancêtre du tennis, il se joue à deux ou à quatre avec des raquettes et des balles. On se place de chaque côté d’un filet sur un terrain de 30 mètres de long. Un jeu excitant qui pousse les spectateurs à parier gros sur les joueurs. Mais ce jour-là, le roi est en retard, et lorsqu’il pénètre avec la reine dans la galerie Haquelebac, « le plus déshonnête lieu de céans car tout le monde y pissait », nous dit un contemporain, Charles VIII, bien que de petite taille, heurte violemment le haut de la porte. II titube mais continue jusqu’à la tribune où il assiste aux premières parties du jeu. Soudain, «il chut à l’envers et perdit la parole ». On le traîne sur une mauvaise paillasse. Neuf heures durant, il va agoniser. À onze heures du soir, le roi expire. Et s’il fallait une énigme de plus à cette fin tragique, certains témoins affirment qu’ils l’auraient vu avaler le matin même une orange empoisonnée provenant de chez César Borgia !

Deux fois reine

Anne n’a que 22 ans à la mort de son mari, mais sept ans de vie commune avec Charles VIII. Elle a perdu le jeune dauphin, Charles-Orland, emporté à l’âge de 3 ans par la petite vérole, et trois autres enfants. Le 8 janvier 1499, Anne de Bretagne se voit contrainte (une clause de son contrat de mariage) d’épouser Louis XII, le successeur de Charles VIII, qui l’installe à Blois, le château de sa jeunesse.

Éducation d’un jeune prince

Amboise devient la résidence de François d’Angoulême, futur François 1er et de sa mère, Louise de Savoie. II y reçoit une éducation complète. C’est un garçon cultivé aimant apprendre, parlant plusieurs langues (l’italien, l’espagnol) et qui s’intéresse aux découvertes des navigateurs. Grand et robuste, ce jeune homme est un sportif accompli : il excelle dans la chasse au cerf, adore les jeux de balle, pratique les tournois. II rêve de conquêtes militaires, en Italie notamment. Amboise résonne encore des innombrables et interminables fêtes : mascarades, banquets, bals, tournois et filles de joie pour célébrer fiançailles, départ à la guerre ou naissance du dauphin (Henri II). Mais tout ici semble trop « étroit » pour un roi jeune et fougueux, déjà préoccupé par la construction de Chambord.

La Chambre du Roi, celle de François 1er et de son fils Henri II. D’ailleurs le lit très ouvragé de style Henri II est de dimension impressionnante (2,18 m x 1,82 m). Cette chambre fut également occupée par Catherine de Médicis, son épouse. Le décor illustre parfaitement l’introduction de la perspective dans les arts décoratifs du XVIe siècle (Photo FC)

La conjuration d’Amboise

En mars 1560, la tragédie s’inscrit à Amboise avec la célèbre « conjuration d’Amboise”. II s’agissait d’enlever le jeune roi François II pour le soustraire à l’influence des Guise (les oncles de sa femme, Marie Stuart) qui appliquaient très sévèrement les édits contre les protestants. Le projet échoue, et l’affaire se termine dans un épouvantable bain de sang.

Un mois de mars sanguinaire

Le drame plane sur Amboise en cette fin d’hiver 1560. Le petit roi François II a 17 ans. II est malade : il souffre d’une infection chronique du nez et des oreilles. II est trop jeune et trop faible. Sa femme, Marie Stuart, de deux ans son aînée, domine un être sans volonté, et la famille royale se trouve sous la dépendance des Guise, ennemis du parti protestant. Une conjuration se forme pour les éliminer et demander au roi la liberté de pratiquer le culte protestant. Mais les rumeurs courent. On parle de rapt, de guerre civile, de massacre. La panique s’empare de la cour. On fuit Blois, peu défendable, pour trouver refuge à Amboise, plus sûr. La Renaudie, chef des conjurés protestants, converge vers la cité royale avec ses troupes. L’étau se resserre sur le château où, incroyablement et au même moment, on est occupé à organiser la fête de la mi-carême dans les jardins. La peur cependant marque les visages.

La Renaudie est tué

Le 17 mars au matin, une première attaque des conjurés est repoussée par les troupes royales. Le roi, effrayé, s’enferme dans ses appartements avec sa femme, sa mère -Catherine de Médicis-, des dames d’honneur et les cardinaux. Le 18, La Renaudie est surpris par une patrouille. II est tué d’un coup d’arquebuse. Son corps est porté à Amboise et pendu Sur la Grand-Place. II est ensuite découpé en cinq quartiers qui seront attachés aux portes de la ville.

Une terrible vengeance

Le roi est sauvé. Son emploi du temps indique ce jour-là qu’il part chasser avec la reine, en forêt de Chenonceau, accompagné seulement de ses pages et de ses fauconniers. A son retour, la vengeance est terrible. Elle s’exercera sur les conjurés capturés. On pend treize personnes, on noie dans la Loire une cinquantaine d’hommes enfermés dans des sacs. Partout, les conjurés sont pourchassés et tués. Entre le 27 et le 29 mars, des dizaines de condamnations à mort sont prononcées, dont celles des quatre lieutenants de La Renaudie. Ils seront décapités et écartelés pour crime de lèse-majesté.

L’insoutenable puanteur des cadavres

Pour servir d’exemple, 1500 conjurés sont décapités, écartelés ou pendus. Partout, une foule, avide de spectacles sanglants, se presse au pied des échafauds. Seigneurs et dames de la cour ne sont pas en reste. Ils y assistent, mais de loin, du haut des remparts. Et que dire des exécutions ? Elles ont lieu après dîner pour agrémenter les soirées de la cour. Très vite, les lieux de supplice manquent. Alors, on utilise pour les pendaisons les balcons du château royal. Les cadavres y restent suspendus dans une puanteur insoutenable. Le 31 mars, un dimanche, justice a été rendue ! Le roi et la cour, têtes hautes, peuvent enfin quitter Amboise.

A la fin du XIXe siècle, il ne reste que 75 % du château de Charles VIII.

Depuis ces événements, la royauté fuit Amboise comme un mauvais souvenir. Louis XIII n’y vient plus que pour chasser, et Louis XIV transforme le château en prison, où séjourneront Fouquet et Lauzun. La Révolution expulse Louis-Jean-Marie de Bourbon (petit fils de Louis XIV et duc de Penthièvre) de son château d’Amboise pour en faire une caserne et une prison. Il est rendu à ses héritiers, la famille d’Orléans, en 1815. Ne subsistent alors du palais pensé par Charles VIII que le logis royal, les tours cavalières et la chapelle, isolée et dégradée. En 1848, l’État reprendra possession du château et le transformera en prison d’État. La chute du Second Empire (1852-1870) et l’avènement de la IIIème République (1870-1940) marquent le retour du domaine dans le patrimoine des Orléans. Un vaste programme de restauration du château est engagé à l’initiative de Philippe (1838-1894), Comte de Paris et petit-fils de Louis Philippe I er.

A droite, à l’aplomb des remparts, la Galerie d’Aumale. Cette galerie porte le nom du 5e fils du roi louis-Philippe, le duc d’Aumale (1822-1897), propriétaire du château à partir de 1895. Militaire et homme politique, il est aussi grand mécène, à l’origine de la plus importante collection privée de France de livres et d’art anciens aujourd’hui rassemblée au château de Chantilly, sous l’égide de l’Institut de France. A la Renaissance, cette galerie reliait le logis royal aux appartements d’Henri II et de ses enfants, aujourd’hui disparus, qui donnaient sur les jardins.(Photo FC)

Séjour forcé d’Abd el-Kader

En 1814, le château est restitué à l’héritière du duc de Penthièvre, Louise-Marie-Adélaïde de Bourbon, duchesse d’Orléans (1753-1821) revenue de son exil espagnol. La Révolution de 1848 provoque l’exil de Louis-Philippe 1er et le château est placé sous séquestre. Il sera de nouveau affecté à la détention, mais à un prisonnier de marque. De 1848 à 1852, pendant la conquête de l’Algérie, Abd el-Kader est emprisonné au château d’Amboise. Cet émir d’Alger est non seulement un chef politique influent, mais aussi un chef religieux et un philosophe. II y est assigné quatre ans à résidence avec sa famille, des khalifes et des domestiques, soit un total de quatre-vingt-huit personnes. Un jardin de méditation et de contemplation, qui comprend 25 pierres d’Alep gravées d’hymnes à la paix et à la tolérance extraits du Coran, a été érigé dans le parc du château.

Dans le haut du parc, ce monument surmonté d’un croissant élevé en 1853 à la mémoire de l’émir Abd-el-Kader, (principal résistant à la colonisation française de l’Algérie). Le château royal d’Amboise lui servit de prison « doré » ainsi qu’à sa suite. Pendant les quatre ans de son séjour, il entretint de bonnes relations avec les habitants et le clergé local. 25 de ses proches décédèrent. Tous ont été enterrés là. En 2005, la ville d’Amboise a voulu rendre un nouvel hommage avec ces 25 stèles en pierre d’Alep, et ce jardin d’Orient constitué d’espèces que l’on trouve des deux côtés de la Méditerranée (Photo FC)

Qui est propriétaire du château royal d’Amboise ?

La Fondation Saint-Louis est propriétaire du château d’Amboise. Elle a été fondée par le prince Henri d’Orléans (1908-1999), comte de Paris, pour assurer la pérennité des biens historiques de la maison d’Orléans et dont le siège est à Amboise. Son président est, depuis 2020, Frédéric Baleine du Laurens (président d’honneur, Jean d’Orléans, comte de Paris).

Amboise, un château dans les vignes

On sait par son testament que Léonard de Vinci possédait un vignoble. Déjà, Louis XI en 1463, qui avait un faible pour ce vin, ordonna de le vendre sur le marché de Tours avant tout autre vin. C’était aussi le vin couramment servi à la table du roi François 1er. Il faut dire que le vignoble qui entoure le château d’Amboise est l’un des plus beaux de Touraine avec une particularité qui le rapproche de Cahors et de Mendoza en Argentine.

Sous le château d’Amboise, le caveau de dégustation (Photo FC)

D’Amboise à Cahors jusqu’en Argentine, même cépage : le côt ou malbec

L’appellation Touraine-Amboise a inscrit le côt (nom ligérien du malbec) en tant que cépage unique pour ses vins rouges dans son cahier des charges renouvelé ; en toute légitimité puisque le côt est un cépage local depuis le XVIe siècle. Ne disait-on pas qu’il « ragaillardissait les vins faibles »? Alors pourquoi ne pas se joindre au combat que mène Cahors depuis plus de10 ans sur la valorisation du malbec en France ? Plus resserré que le Cahors avec ses 4000 ha de couverture de vignes, le vignoble d’Amboise s’étire sur une superficie de 350 ha mais va restreindre son aire d’appellation à 750 ha. Les deux cépages de par la spécificité de leurs sols produisent deux côts aux expressions différentes, plus souple en Touraine, plus charpenté dans le Lot. Décidemment le côt d’Amboise visant l’appellation communale a la cote avec ses deux cépages exclusifs : le côt pour les rouges et le chenin pour les blancs (à l’instar de la Bourgogne avec le pinot noir et le chardonnay). Mais sait-on que Léonard de Vinci qui appréciait le vin, était un véritable œnologue.

Léonard de Vinci, grand œnologue avant l’heure

Rien ne peut surprendre chez ce génie de la Renaissance. C’était également un grand amateur de vin. Il estimait (déjà) que le bon vin se fait à la vigne. Il est l’inventeur d’une méthode gardée secrète d’après une lettre datée de 1515, qui serait un véritable « traité de viticulture et d’œnologie » Pour Luca Maroni, un des experts en vins les plus renommés d’Italie : la méthode de Léonard est une succession d’observations visant à s’assurer de deux choses. Premièrement que la plante est capable d’extraire de ses propres feuilles les substances nécessaires à l’accomplissement de ses grappes, ce qui témoigne de son extraordinaire attention à la vitalité de la vigne. Deuxièmement, Léonard veut garder un fruit entier et intact d’un point de vue oxydatif. Il se plaint que la fermentation soit réalisée dans des contenants ouverts, dont tous les arômes s’échappent.

Quel incroyable destin ! La sépulture du mécène de Léonard de Vinci, Ludovic Sforza, duc de Milan, à 40 km d’Amboise

Pour Léonard, le vin est la divine liqueur de raisin. Il s’était vu offrir un vignoble par le duc de Milan, Ludovic Sforza, à titre de rémunération pour son célèbre tableau « La Cène » (le dernier repas du Christ) en 1499, un projet pour faire de Santa Maria delle Grazie, le mausolée des Sforza. En 1482, Léonard avait quitté Florence pour entrer au service de Ludovic Sforza, duc de Milan, en qualité de peintre, sculpteur, mais aussi comme architecte et ingénieur militaire. Et quel incroyable destin ! Ce même Ludovic Sforza*, le mécène de Léonard de Vinci repose loin de Milan, à 40 km d’Amboise, dans la collégiale Saint-Ours de Loches. Il avait été fait prisonnier par les Français à Novare le 10 avril 1500. Emprisonné en France, il est mort au donjon de Loches en 1508 au terme de quatre années de détention. En novembre 2021, plus de doute ! Après 2 années de fouilles et d’analyses scientifiques, il existe de fortes probabilités pour que ce soit la sépulture du duc de Milan, Ludovic Sforza qui repose à Loches depuis 1508.

*À la mort de Charles VIII, Louis XII avait repris les guerres d’Italie avec la volonté de s’imposer à Milan (en écartant Ludovic Sforza), comme unique héritier légitime par sa grand-mère Valentine Visconti.

*Ludovic Sforza était surnommé le More en raison de son teint bistre mais aussi de ses mœurs éloignées des commandements de l’Eglise (!).

Buste de Léonard de Vinci dans la partie basse du parc du château. Il a été sculpté dans un marbre de Carrare d’après Henri de Vauréal. Ce buste marque l’emplacement originel de la collégiale Saint-Florentin (édifice roman du XIe siècle, démoli entre 1806 et 1810) où il fut initialement inhumé selon sa volonté (Photo FC)

Remerciements à Evelyne Thomas qui nous a fait vivre le château d’Amboise tel qu’a pu le voir Léonard de Vinci. Evelyne Thomas est historienne de l’architecture. Elle est l’auteur de nombreux articles sur l’ornement et sur le château d’Amboise, qu’elle a étudié dans le cadre d’un mémoire de maîtrise. Elle est chercheur associé au ,CESR, UMR 7323, Tours.