Cathédrales, Abbayes, Châteaux, Ponts…

Charles-André de Cossé-Brissac devant l’entrée de son château. Il est habité par sa famille depuis plus de 5 siècles. Il est le14e duc de Brissac. Photo © François Collombet

Au premier regard, une allure de forteresse édifiée dès le XIe siècle par Foulques Nerra III comte d’Anjou (de 987 à 1040) mais profondément remanié à la Renaissance…

  Que reste-t-il de ce château médiéval érigé par le futur ministre de Louis XI, en 1455 ? Le côté forteresse de Brissac : ces deux tours rondes inachevées à toit conique et à mâchicoulis. Quant au château neuf, formé de cinq étages à baies cintrées ornées de pilastres et de niches à statues, sa façade est Renaissance, tandis que l’autre, placée en équerre, est Louis XIII. L’enchevêtrement de ces deux styles confère au château un aspect baroque fort réussi. Photo © François Collombet

*Ah le malheureux huitième duc de Brissac ! Louis Hercule de Cossé, dernier gouverneur de Paris, colonel de la garde suisse et dirigeant au début de la Révolution de l’éphémère garde constitutionnelle du roi. Il est arrêté au palais des Tuileries en 1792. Il meurt avec 44 autres prisonniers massacrés par des émeutiers lors des événements du début de la Terreur. Il avait été l’amant pendant 12 ans de la comtesse du Barry après la mort (évidemment !) de Louis XV. Sa tête guillotinée fut jetée par la fenêtre dans le salon de l’ancienne maîtresse royale (guillotinée elle aussi), à Louveciennes. Quant au château du duc, il est mis à sac par les révolutionnaires, réquisitionné et transformé en cantonnement pour les « Bleus » de Vendée. Quoique restitué à la famille après la Révolution, il restera dans cet état jusqu’en 1844, où un programme de restauration sera entrepris.

Si je n’étais dauphin, je voudrais être Brissac

Voyez ces deux tours qui au départ étaient vouées à la démolition. Elles subsistent. L’aile droite prévue ne sera jamais construite et voilà pourquoi la porte d’entrée n’est pas au centre de la façade. Photo © François Collombet
Construit au début du XVIIe siècle par le fils de l’architecte de Fontainebleau, Jacques d’Angluze, le château de Brissac offre entre deux tours féodales, une façade encore Renaissance tandis que l’autre façade (que l’on voit ici), plus sévère placée en équerre est de style Louis XIII, s’élevant sur sept étages au-dessus de l’Aubance. Photo © François Collombet
Cet étonnant théâtre de 200 places construit par la marquise de Brissac (née Jeanne Say 1848-1916) fut inauguré en 1890. Pendant 25 ans, elle y organisa un festival réputé chaque année au mois de septembre. Après son décès, le théâtre fut abandonné pendant plus d’un demi-siècle. Il est aujourd’hui restauré. Sur la scène, on peut admirer un de ses authentiques costumes de scène, que la marquise porta. Photo © François Collombet

Parmi les quelque 204 pièces du château

Serait-ce le fantôme de Charlotte de Valois, surnommée « la Dame verte » ? Elle hanterait la chambre du roi Louis XIII. S’il arrive au duc Charles-André de Cosse-Brissac, de passer quelques nuits seul (mais avec son chien !) dans son immense château, aucune vision fantomatique. Pourtant l’existence de cette Charlotte de Valois est dramatiquement réelle. La réalité historique est la suivante : Pierre de Brézé acquiert le château en 1435 qu’il va reconstruire. C’est un fidèle du roi Charles VII. En protégeant le roi, il est tué lors de la bataille de Montlhéry. Son fils Jacques de Brézé hérite du château où il s’y installe avec sa femme, Charlotte de Valois née en 1446. Elle est la fille de Charles VII et d’Agnès Sorel (première favorite officielle d’un roi de France). De cette union va naître Louis de Brézé qui épousera Diane de Saint-Vallier dite Diane de Poitiers. Mais le scandale n’est pas là. Charlotte de Valois a une liaison avec un ami de son époux. L’apprenant, Jacques de Brézé fou furieux surprend les amants et les transperce de son épée*. C’était le 1er juin 1477. Depuis, la légende prétend qu’elle apparaîtrait sous forme d’une dame blanche (verte !) quelque part dans le château, les nuits d’orage.

Salle à manger du château de Brissac
La salle à manger du château de Brissac offre un décor tout à fait surprenant. Elle est ornée des bois de cerf chassés par la duchesse d’Uzès, dont la fille Mathilde épouse le 11e duc de Brissac. Au fond de la pièce, la tribune peinte en faux marbre était destinée aux musiciens car la marquise Jeanne, mélomane convaincue, et propriétaire du château jusqu’en 1916, aimait dîner en musique avec ses invités mélomanes. Photo © François Collombet
La Galerie des Portraits. Dans cette galerie sont rassemblés les portraits de plusieurs générations de personnages de la famille Cossé-Brissac depuis le XVIe siècle. On peut y voir les 4 maréchaux de Brissac, parmi lesquels Charles de Cossé, ami de François 1er. Ce personnage, probablement le plus illustre militaire de la famille, fut nommé par le roi de France, vice-roi du Piémont lors des guerres d’Italie du XVIe siècle. Photo © François Collombet
Pont franchissant l’Aubance qui contourne le château : “L’Aubance ride menue sur le visage très ancien de la France” Pierre de Cossé XIIe duc de Brissac. Photo © François Collombet
Cette petite rivière de 36 kms, affluent de la Loire (entre Loire et Layon) contourne le château de Brissac dont le premier vignoble remonterait à 1515. En parlant de l’Aubance, on pense à sa célèbre appellation, l’AOP Coteaux de l’Aubance reconnue mondialement pour son vin blanc issu de raisins récoltés à sur-maturité par tries successives. Photo © François Collombet
En 1989, Charles-André de Cossé-Brissac s’installait avec sa famille à Brissac pour développer les activités créées par ses parents autour du château familial. Aujourd’hui, le duc gère les 60 000 visiteurs venant visiter le château chaque année. Il organise la grande fête Vénitienne en mai quand le carnaval de Venise se déplace à Brissac. Puis les il y a les “Montgolfiades” en août. Lors des journées du patrimoine en septembre, le mausolée est exceptionnellement ouvert au public, ainsi que les charpentes du château. Photo © François Collombet
Le chef et le duc. Ils se connaissent depuis toujours. Voici un déjeuner dans la cour intérieure du château de Brissac très apprécié pour sa convivialité. Photo © François Collombet

Fils d’un duc et d’une théologienne

Le Salon Doré et son magnifique plafond du XVIIe siècle, à poutres et caissons sculptés et dorés. Le personnage, sculpté sur la cheminée, est le grand héro de la famille Cossé. Il se rallia pendant les guerres de religions au roi légitime, Henri IV lui ouvrant les portes de la capitale et dont il était le gouverneur. Cela a valu à Charles de Cossé le bâton de Maréchal de France. Photo © François Collombet
Dans ce Salon Doré, l’histoire se mêle aux grands événements récents de la famille Cossé-Brissac. Ainsi, posé sur le grand piano Erard avec lequel Jeanne Say, marquise de Brissac s’accompagnait, une photo avec les 4 enfants du duc et de la duchesse : Laszlo de Brissac (1994), Irina de Brissac (1996), Délia de Brissac (1998) et Annabel de Brissac (2002). A droite, portrait de la duchesse de Brissac née comtesse Larissa Széchényi de Sárvár-Felsövidek. Photo © François Collombet

Son père, François de Cossé, 13e duc de Brissac, un passionné d’équitation

Le père de Charles-André, François de Cossé, duc de Brissac (1993-2021) était un passionné d’équitation. On lui doit le développement des écuries et d’un centre d’entraînement pour les chevaux de course dans le parc du château. Il était lui même compétiteur chez les amateurs (les gentlemen riders). Il était aussi président d’honneur du jockey-club et aussi Grand Maître émérite des Hospitaliers de Saint-Lazare ainsi qu’ancien vice-président de la Demeure historique. Il deviendra en 1993, le 13e duc de Brissac (après le décès de son oncle, le marquis Roland de Brissac mort en 1936). Sa naissance en 1929 se situe loin de l’Anjou, au Creusot, château de la Verrerie (à côté des usines sidérurgiques), sur les terres de son grand-père maternel, Eugène Schneider, célèbre industriel et homme politique français ; le dernier “maître de forges” qui dirigeait les usines du Creusot (constructions mécaniques et armement).

Il apporte au château le confort du XXe siècle

Lorsque François de Cossé se marie en 1958 avec Jacqueline de Contades, le couple s’installe en Anjou dans le château dont il a hérité mais encore très inconfortable. Il n’y avait pas l’électricité dans toutes les pièces, pas d’eau courante, ni de chauffage. Ils vont sortir le château de Brissac du XIXe siècle​. Le duc y adorait organiser des réceptions. Il avait créé également des chambres d’hôtes. Charles-André va donc naître en 1962 mais à Paris. Le couple eut cinq enfants : Agnès, Charles-André, Angélique, Marie-Antoinette et Pierre-Emmanuel.

Son grand-père, Pierre de Cossé, 12e duc de Brissac est le gendre d’Eugène Schneider, célèbre “maître de forges”

La duchesse Marie-Zélie (May) Schneider (1902-1999), épouse du 12e duc de Brissac, Pierre de Cossé. Elle était la fille d’Eugène Schneider, dernier industriel à porter le titre prestigieux de “maître des forges”. Ce grand portrait a été peint en 1946 par Bernard Boutet de Monvel. Cette robe de bal a été confectionnée dans les ateliers du couturier Lucien Lelong. Cliché © François Collombet

Pierre, douzième duc de Brissac (petit-fils de la célèbre duchesse d’Uzès) épousait en 1924, May Schneider, fille d’Eugène Schneider (petit-fils du fondateur des aciéries du Creusot). Pierre était un polytechnicien. Il fit toute sa carrière, comme brillant ingénieur dans les usines de son beau-père. Avec une pointe d’émotion, Charles-André (son petit-fils) aime raconter qu’Eugène Schneider avait donné un jour de congés payés à ses salariés et employés pour fêter la naissance de son père François en 1929 (futur 13e duc de Brissac). Il était son tout premier petit-fils​.

Pierre de Cossé-Brissac à la tête de l’empire Schneider

En 1935, Pierre de Cossé-Brissac prenait la tête des mines de Schneider et devint en 1939 directeur général de la société Schneider-Westinghouse. Serait-il également un homme de lettres, un historien ? Alors qu’il a le titre de duc depuis 1944, il publiera des ouvrages d’histoire, de vénerie, des récits de voyages et une chronique du XXe siècle en 4 volumes. Dès les années 1930, il ouvrait le château à la visite. On lui doit également d’avoir su protéger à Brissac, les collections publiques des musées nationaux. Elles furent mises à l’abri des bombardements lors de la Seconde Guerre mondiale. Une partie était constituée de l’extraordinaire collection de Nissim de Camondo venue du musée éponyme à Paris nouvellement inauguré.

Sa grand-mère, May Schneider une femme libre !

Cette héritière de l’industrie est une aubaine pour Brissac. Et pourtant ! On rapporte qu’en 1923, lors d’une visite au château de Brissac avec ses parents, May Schneider si elle admire le lieu, se rend compte de la presque impossibilité de restaurer un édifice aussi massif et aussi peu agencé : ” Voilà une famille où je n’épouserais pas l’aîné ! “. Réaction pleine de bon sens puisqu’elle épousa le cadet, Pierre de Cossé en juin 1924 l’un des fils de François de Cossé (11e duc de Brissac). Mais rien n’arriva comme prévu. En 1936, son frère aîné, Roland de Cossé, marquis de Brissac décédait à l’âge de 38 ans faisant de Pierre, l’héritier du château et futur 12e duc de Brissac. May va donc prendre le relai de la richissime Jeanne Say, marquise de Brissac, celle qui après les importants dommages à la suite de la Révolution avait entreprit la restauration du château à la fin du XIXe siècle.

Une ombre au tableau

May (1902-1999) avait une passion pour l’art et la culture. Le couple résidait alors au Château de La Celle à La Celle-les-Bordes (dans les Yvelines). Elle organisait de nombreuses soirées élégantes, invitant des artistes, des écrivains et des musiciens. Leur salon était un lieu de rencontre pour les esprits créatifs de l’époque. Ils eurent trois enfants : Marie-Pierre de Brissac* (mariée avec Simon Nora puis Maurice Herzog), devenue écrivaine. Elvire de Brissac (également écrivaine) et François de Cossé-Brissac, qui deviendra le 13e duc de Brissac.

*Marie-Pierre de Brissac serait la fille (officiellement) de Pierre de Cossé, duc de Brissac, et de son épouse, May Schneider. Elle serait en réalité la fille naturelle de Paul Morand auquel elle ressemble fortement.

Compromis sous l’occupation

Sous l’Occupation, le couple mène une vie mondaine dans son hôtel particulier parisien du cours Albert-Ier. Il y reçoit le Tout-Paris de la collaboration : Arletty, Sacha Guitry, Coco Chanel, Paul Morand (l’amant de May depuis les années 1930), Josée Laval (la fille de Pierre Laval), meilleure amie de May ou encore Pierre Drieu la Rochelle. En 1944, May sera arrêtée sous l’accusation de collaboration mondaine. Mais aucune charge spécifique ne sera finalement retenue contre elle.

Une belle histoire que celle des Brissac. L’auteur, Pierre de Cossé, douzième duc du nom, la raconte en faisant revivre ses personnages.

Le château de Brissac, un cadeau royal

L’histoire de Brissac commence bien avant le château qui nous apparaît aujourd’hui. A l’origine, la propriété appartient à Pierre de Brézé, grand sénéchal de Normandie, qui fut ministre de Louis XI et de Charles VII. Il est l’homme des coups de main de Louis XI. Il pose la première pierre de son château en 1455 sur les ruines d’une forteresse du Xe siècle, appartenant à Foulque Nerra III comte d’Anjou (qualifié de pillard et de paillard). Son fils Jacques de Brézé, comte de Maulévrier, obtient de Charles VII la main de sa fille Charlotte, née de ses amours avec Agnès Sorel, première favorite officiellement reconnue d’un roi de France.

Un crime passionnel !

Mais, ayant surpris son épouse en flagrant délit d’adultère, il la tue et, pour prix de son crime passionnel, doit verser à la Couronne 200 000 écus d’or. Il est contraint de vendre Brissac en 1502 à René de Cossé, gouverneur de l’Anjou, grand fauconnier, dont un ancêtre s’est illustré aux côtés de Philippe Auguste en 1180. Son petit-fils Charles de Cossé, comte de Brissac, est en 1594 chef de la Ligue des catholiques, derrière les Guise. Paris, tout acquis aux Guise, n’a jamais aimé Henri III qui accorde trop de concessions aux protestants.

Paris vaut bien une messe !

Aussi, lorsqu’Henri III tombe, en 1589, sous le poignard de Jacques Clément, Paris exulte. Paris a pour gouverneur Charles de Cossé. Ce dernier évitera la ruine de la ville en remettant les clés à l’ex-chef de l’armée huguenote, Henri de Navarre, qui vient de se convertir au catholicisme (« Paris vaut bien une messe ! ») pour être sacré roi de France, en 1594, sous le nom d’Henri IV. Reconnaissant, Henri IV nomme le comte de Brissac duc et maréchal de France, lui octroyant un million et demi de livres. Avec cette somme, il peut reconstruire le château que son grand-père lui a légué.

« Un château neuf à demi construit dans un château vieux à demi détruit. » 

Le nouveau château se bâtira tout en hauteur, une hardiesse rare à l’époque ! Jacques Dangluze engagea une légion d’artistes et d’artisans et se mit à l’œuvre, dès l’année 1606. C’est lui qui fera appel à l’architecte Jacques Corbineau pour abattre la structure féodale et édifier l’étonnant pavillon central de 43 mètre de haut. Avec un sens incroyable du décor, il superposa des colonnes et des pilastres de styles toscan, dorique, ionique, corinthien et composite. Du château-forteresse des Brézé, il ne reste aujourd’hui que les deux imposantes tours. Il avait été à moitié ruiné lors des guerres de Religion, pris et repris par Ligueurs et Royalistes. Le roi de Navarre lui-même (futur Henri IV) l’avait assiégé.

En voyant l’une des deux tours médiévale si massive, on reconnaît le côté forteresse de Brissac décrit très justement comme “un château neuf à demi construit dans un château vieux à demi détruit”. Photo © François Collombet

Baisers de dupe d’une reine vaincue  

Jeudi 13 août 1620. louis XIII tout jeune roi de 19 ans, est, depuis la veille, dans le château du maréchal duc de Brissac. il attend sa mère, Marie de Médicis, pour une énième tentative de réconciliation. cette femme, belle, décrite par ses contemporains d’humeur querelleuse et acariâtre, arrive humiliée et vaincue. Elle a comploté contre le roi, son fils, et elle a perdu. A 4 h 15 de l’après-midi, le roi impatient se porte à cheval au-devant d’elle. Premières embrassades, froides et brèves, renouvelées devant le château. Leur séjour à Brissac se prolongera cinq jours.

Marie de Médicis séjournera 5 jours à Brissac en août 1620 avec son fils, le roi Louis XIII. (atelier de François II Pourbus, XVII° siècle, château de Versailles, Versailles.)

Une réconciliation toute provisoire  

En 1620, le château connaît un intermède historique : la réconciliation de Marie de Médicis avec son fils Louis XIII. Marie de Médicis, veuve d’Henri IV nommée régente depuis 1610, gouverne la France sous l’influence de Concini, un aventurier italien promu maréchal de France. Lorsque le jeune Louis, devenu roi, fait assassiner Concini, sa mère ne lui pardonnera pas. 

La déroute de la reine 

C’est le cardinal de Richelieu qui négociera et obtiendra pour Marie de Médicis le gouvernement de l’Anjou. Pour réduire la rébellion, Louis XIII prend la tête, le 7 juillet 1620, d’une armée de 7000 hommes en direction de l’Anjou. La confrontation aboutit à la déroute de la reine et à son arrivée à Brissac. Pour une réconciliation toute provisoire. Cette première moitié du XVII” siècle fut le temps de la magnificence et des fêtes à Brissac. L’opulence des Cossé de l’époque était légendaire.  

Dans cet immense parc paysagé de 70 ha, ce vignoble qui semble surmonté le château (le plus haut de France) est une tradition depuis toujours dans la famille Cossé-Brissac. Photo © François Collombet

Un vignoble illustré par l’AOC/AOP Anjou Villages Brissac et son emblématique Château des Cossé

On est dans la douceur angevine sur les bords de l’Aubance, petit affluent de la rive gauche de la Loire. Son cours favorise en octobre la pourriture noble du chenin (cépage blanc) grâce aux brouillards matinaux. Il offre à l’Anjou, à l’instar du Layon, quelques uns de ses grands vins liquoreux. Mais pas seulement. Ici, l’Aubance qui borde en contre-bas l’immense parc paysagé du château apporte ses bienfaits au 28 ha de vignes ; une tradition dans la famille des Cossé de détenir un vignoble illustrée aujourd’hui par une AOC/AOP Anjou Villages Brissac avec l’emblématique Château des Cossé*. C’est un vin rouge charpenté et tannique aux arômes de réglisse, de fruits rouges et noirs, issus du cabernet franc (le breton) et du cabernet sauvignon ; des vins élevés dans les barriques fabriquées à partir de chênes centenaires du domaine.

* La famille Cossé-Brissac a confié l’exploitation de son vignoble aux Caves de la Loire (coopérative créée en 1951 à Brissac) pour produire des vins dans la philosophie de la devise du château : Virtute Tempore (du Courage et du Temps).

Sous le château et son parc, coule un souterrain en eau

Construit au XVIIIe siècle et long de 250 m, le bief de Brissac est un souterrain en eau. Un ingénieux ouvrage civil permettant de dériver les eaux de l’Aubance en cas de crue lors de sa traversée du parc, afin d’éviter que ne soient inondés les parterres. Complètement envasé, le souterrain a été réhabilité dans les années 2000. La voûte en schiste est la voûte originelle, datant du XVIIIe siècle. L’entrée se trouve en contre-bas du château.

Début de journée sous un beau soleil de printemps. Une pause petit-déjeuner avant une magistrale dégustation des vins de Loire (sélectionnés par Inter Loire) dans la cours intérieure du château. Belle entrée en matière avant de se plonger dans les cinq siècles d’histoire de ce géant du Val de Loire.

Petit-déjeuner en Anjou à l’entrée de l’un des plus impressionnants châteaux de la Loire, en tout cas le plus haut ! Photo © François Collombet

Une nuit au château chez les ducs de Brissac

Fief des ducs de Brissac depuis le 26 mai 1502, cette demeure ancestrale offre l’hospitalité à ses hôtes. Chaque pièce du château possède un mobilier précieux et jouit d’une vue remarquable sur le parc, agrémenté de bosquets d’étangs et de prairies.

Cette chambre d’apparat comme d’autres au château de Brissac sont disponibles à la réservation du 15 avril au 15 octobre.
Château de Brissac
Château de Brissac dans la splendeur de cette fin de printemps. Photo © François Collombet

 

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